La Liberté, édition en ligne

Une douleur plus profonde

JONATHAN SEMAH [email protected]

Comme ne l’indique pas le nom de la pièce, Le Soulier, commence par une grosse rage de dents. Celle qui nous tord de douleur et nous fait un mal de chien. Celle qu’on redoute tous et qui nous fait maudire la future rencontre avec le dentiste. Pourtant, cette rencontre peut s’avérer bénéfique, voire libératrice, et pas que d’un point de vue physique.

Le jeune Benoît (Felix Beauchamps) et sa mère Mélanie (Annie Lefebvre) s’en vont donc rencontrer Siméon (Joey Lespérance), le dentiste. Le duo est accueilli par la réceptionniste, Hélène (France Perras) et son animal de compagnie Hercule. Pendant 75 minutes haletantes, poétiques, intelligentes et avec beaucoup de fun, les quatre personnages vont se découvrir, se redécouvrir et soigner tous ensemble leurs maux. Que ce soit Siméon et Benoît, deux personnes « mésadaptés » socialement, Mélanie qui souffre d’avoir un enfant différent des autres ou Hélène qui souffre de ne pas en avoir, ils cherchent tous un peu de lumière.

Très vite, on comprend que la douleur de Benoît n’est pas que dans sa bouche, mais aussi dans sa tête et son coeur. Siméon va vite s’en rendre compte et va avoir un rôle protecteur. Rôle qui ne lui était pas destiné quand on sait qu’il préfère parler aux plantes qu’aux humains. Au départ, seuls comme un soulier, les quatre personnages vont finalement faire la paire pour se trouver des points communs et une manière de dépasser leur mal-être.

Abordant des thèmes sérieux comme la santé mentale, la maladie, la solitude ou encore la confiance en soi, Le Soulier fait souffler le chaud et le froid avec finesse. Le tout est très juste grâce à l’écriture de David Paquet et la mise en scène maîtrisée d’esther Duquette. On pense notamment à des scènes de transition tout en chorégraphie rembobinée qui ne manqueront pas de faire réagir le public.

La pièce se finit sur un choix et deux chemins qui s’offrent aux personnages. Chacun aura sa propre interprétation de cette scène finale, entre espoir de jours meilleurs ou d’un retour en arrière difficile.

Critique De Théâtre

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2023-02-01T08:00:00.0000000Z

2023-02-01T08:00:00.0000000Z

https://numerique.la-liberte.ca/article/281625309444157

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