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Écologie : le Manitoba parmi les derniers

Laëtitia KERMARREC [email protected]

En termes d'efficacité énergétique, le Manitoba est en retard sur les autres provinces, qui ont adopté des versions plus avancées des codes énergétiques modèles et se sont engagées à construire des bâtiments à consommation énergétique nette zéro.

La directrice générale de Sustainable Building Manitoba, Laura Tyler, explique que les codes énergétiques standard sont déterminés par le Fédéral. « Ensuite, chaque province essaye de s’adapter pour atteindre ces standards. Certaines provinces sont en avance, et d’autres en retard.

« Le Manitoba est l’une des pires, puisque la province s’est classée 6e dans le deuxième bulletin provincial sur l’efficacité énergétique. Nous n’avons pas encore atteint les codes de 2011. On a besoin de diminuer nos émissions de CO2 équivalent à la même hauteur qu’en 1990. C’est ce qu’on appelle l’objectif du protocole de Kyoto (1).

« Ces améliorations peuvent être apportées à travers des actions dans différents secteurs, comme l’agriculture ou le transport des personnes et des marchandises. Sustainable

Building Manitoba en particulier s’intéresse à la construction écologique au Manitoba.

« Nous avons beaucoup d’opportunités pour mieux faire dans ce domaine au Manitoba, mais les défis sont réels. Les principaux sont le manque d’information sur les possibilités dont les gens disposent pour avoir une maison/un bâtiment plus écologique, et le coût initial d’une telle construction. Car, même s’il y a un bon retour sur investissement, on a tendance à penser à court terme. »

Parmi les possibilités pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, Laura Tyler renvoie au choix des matériaux de construction, comme propose Chris Magwood, entrepreneur en construction : « on peut choisir des matériaux fabriqués à partir de matières végétales, et en particulier de déchets ou de résidus de matières végétales comme la cellulose.

« Ils ont généralement une teneur en carbone incorporé extrêmement faible et sont fabriqués à partir de 30 à 60 % de carbone que les plantes ont puisé dans l’atmosphère pendant leur croissance. En stockant ces matériaux à long terme dans des bâtiments, il est possible de créer un bâtiment sans carbone incorporé net, ou même un bâtiment qui stocke le carbone. »

Laura Tyler ajoute aussi la possibilité de construire des murs plus épais pour réduire les émissions, ou la substitution du gaz naturel par un système de géothermie comme source de chauffage.

Elle précise cependant : « Avant même de penser à de telles constructions, chacun peut agir à son niveau pour améliorer la situation. Par exemple en isolant bien les portes et les fenêtres de sa maison. Un simple choix de rideaux peut aider contre la déperdition de chaleur. Mais pour avoir un impact, il faut que les changements soient effectués à l’échelle d’une communauté. »

(1) Le protocole de Kyoto, signé en 1997 à Kyoto, au Japon, était le principal mécanisme par lequel la communauté mondiale prenait des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans le cadre du protocole, chaque pays industrialisé s’est fixé un objectif contraignant en matière d’émissions de gaz à effet de serre afin de réduire les émissions en dessous des niveaux de 1990 d’ici 2012. Ces objectifs sont différents pour chaque pays. Le Canada s’est fixé un objectif de réduction de 6 %. Comme nous avons laissé les émissions augmenter depuis 1990, le Canada est maintenant tenu de les réduire de plus de 30 % par rapport aux niveaux actuels.

Écologie Et Chauffage

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2021-06-16T07:00:00.0000000Z

2021-06-16T07:00:00.0000000Z

https://numerique.la-liberte.ca/article/281629603218936

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