La Liberté, édition en ligne

Le Manitoba : terre des petites familles

L’ambition de l’ouest et la curiosité : voilà les maîtres-mots qui ont amené Samuel Rancourt à Winnipeg. Depuis 2014, l’animateur du Téléjournal de Radio-canada Manitoba s’est employé à creuser son sillon pour cerner les minorités francophones.

Ophélie DOIREAU [email protected]

Par pli du métier, Samuel Rancourt résume ses six ans passés à Winnipeg en convoquant une formule aussi parlante que bien connue : « C’est fou comme le temps passe vite lorsqu’on ne s’ennuie pas! »

Son temps d’avant, le communicateur multi-diplômé l’a beaucoup consacré aux études.

« J’ai obtenu un baccalauréat en communication à L’UQAM. Ce qui me donnait les compétences pour produire des documentaires. C’est vraiment ce que je voulais faire. Ensuite, je suis allé à l’école de radio et de télévision Promédia pour me spécialiser en journalisme. J’ai complété le parcours avec un diplôme de second cycle en journalisme à l’université Concordia. »

| Seul francophone

« À la fin de mes études en 2014, j’avais un stage à effectuer et je l’ai fait comme recherchiste au sein de la salle de nouvelles de CBC Montréal. J’étais le seul francophone. C’était intéressant : parfois j’arrivais à convaincre des francophones d’être intervenants pour des sujets. »

Sa première opportunité pour l’ouest canadien se présente aussi en 2014.

« C’était l’été. Je suis parti travailler à Vancouver pour Radio-canada. C’était la première fois que je quittais le Québec pour m’installer ailleurs.

« Vers septembre, Patrick Rey, qui était alors le Premier chef médias au Manitoba, m’a appelé pour un contrat de trois mois à Winnipeg. J’ai foncé.

« Je ne connaissais pas grand-chose du Manitoba. Mais il était sur ma liste des provinces à visiter. J’avais entendu parler de Daniel Lavoie, de Louis Riel et de Gabrielle Roy. Ainsi que de la fameuse chanson À Winnipeg, les nuits sont longues. Je pense que je voulais voir de mes propres yeux si ça correspondait à la réalité.

« À la fin des trois mois, j’ai obtenu un contrat d’un an comme journaliste. Ce qui a été super, c’est que j’ai tout de suite commencé à travailler sur des sujets de fond, comme le dossier autochtone ou encore la communauté francophone. C’est ce qui m’a permis d’en apprendre rapidement davantage sur la province. »

C’est cette même communauté francophone qui l’a inspiré à creuser la question plus générale des francophones hors Québec. « Je sentais un manque de connaissances sur le sujet. C’est d’ailleurs pour ça que je me suis lancé à temps partiel pour obtenir un certificat en francophonie nord-américaine à l’université Laval.

« Le Manitoba me donne la chance de comprendre la réalité de l’insécurité linguistique. Le combat des personnes pour préserver cette langue est assez fascinant. Mon plus grand étonnement lorsque je suis arrivé, c’était justement de constater la vitalité de la communauté francophone, une communauté que je trouve prospère. »

Avec son sens de la synthèse journalistique, Samuel Rancourt boucle son tour d’horizon sur le constat de l’heure : « De plus en plus, on voit bien que tous les organismes de la communauté francophone se montrent inclusifs. »

| Vastitude manitobaine

Un mouvement d’ouverture qui lui plait autant que la vastitude manitobaine. « Je suis quelqu’un de plein air. À l’extérieur du Winnipeg, il y a des spots parfaits pour le sport, comme Steep Rock sur les bords du lac Manitoba. »

Alors quand en plus les paysages se conjuguent avec le Friendly Manitoba des plaques d’immatriculation, la déclaration s’impose : « Je suis tombé en amour avec le Manitoba.

« J’ai eu l’occasion de développer tout un réseau autour de moi. Certes en partie à cause de ma profession. Mais aussi dans ma vie personnelle. J’ai mes petites familles manitobaines. Comme, par exemple, j’ai ma famille gâteau : Joanne Logan, la mère de Catherine Logan, que j’appelle affectueusement mamangâteau.

« Je garderais toujours un excellent souvenir du Manitoba. J’ai bénéficié ici d’occasions de travail que je n’aurais peut-être pas eu en début de carrière au Québec. Puisqu’à côté de l’animation au Téléjournal, je m’occupe de projets spéciaux, je participe au web et à la recherche. La polyvalence du métier est vraiment intéressante. »

Contribution Québécoise

fr-ca

2021-05-05T07:00:00.0000000Z

2021-05-05T07:00:00.0000000Z

https://numerique.la-liberte.ca/article/281655372938696

La Liberte