Les entreprises canadiennes seraient bien avisées de prendre en compte une nouvelle composante en établissant leur modèle d’affaires : leur écoresponsabilité. Depuis plusieurs années déjà, le World Trade Centre Winnipeg sensibilise les entreprises à ce besoin.

Avant tout, la présidentedirectrice générale du WTC Winnipeg, Mariette Mulaire, veut briser un mythe.

« Au Canada, on ne se sent peut-être pas menacé par les changements climatiques. Il y a à ça plusieurs raisons : notre pays est vaste, possède de belles forêts, de beaux lacs.

« Pourtant nous ne sommes pas à l’abri du changement climatique. Ou tout simplement de la pollution. On le voit de plus en plus avec le lac Winnipeg. Depuis des années, des scientifiques cherchent des solutions pour le nettoyer.

Même le Grand Nord est en train de se réchauffer.

« Malgré ces alertes, on n’est pas confronté à cette réalité chaque jour. À Winnipeg, il y a peu de pollution. En tout cas peu qui se voit. On prend donc toujours notre environnement pour acquis.

« Tous ces éléments peuvent expliquer que les entreprises canadiennes ont pris un certain retard à intégrer l’écoresponsabilité dans leur modèle d’affaires. Pourtant, c’est une question qui prend de plus en plus de place dans l’espace public. Le gouvernement provincial s’est même doté d’un ministère : Conservation et climat. »

Il devient d’autant plus important de rattraper ce retard pro-écologique que le consommateur est de plus en plus sensible à la cause environnementale.

« Parce que le client peut dicter la politique d’une entreprise. S’il n’est pas satisfait des directives prises, il peut très bien appuyer une autre entreprise qui a décidé de faire de l’environnement une priorité. Et on le sait, ce n’est pas bon pour une entreprise de perdre des clients.

« Il revient aux entreprises du secteur privé de prendre le leadership dans ce dossier et d’améliorer leur impact environnemental. Le WTC a toujours été sensible à cette cause. Comme entité qui appuie les entreprises, on leur donne des outils nécessaires pour arriver à considérer l’environnement dans leur modèle d’affaires.

« Comme ce n’est pas toujours évident de savoir par où commencer, on propose des webinaires pour guider les entreprises qui souhaitent franchir le pas. Je constate d’ailleurs une volonté proenvironnementale de plus en plus évidente dans le monde des affaires. »

| ISO 14001

Pour montrer son engagement, l’entreprise peut se démarquer par certaines certifications qui attestent de son engagement écologique, précise Mariette Mulaire. « Il existe, entre autres, une certification ISO 14001 qui touche au management environnemental. Elle pose un cadre que les entreprises peuvent appliquer pour mettre en place un système de management environnemental.

« Ce sont des organismes spécifiques qui attribuent ce genre de certification. Des personnes viennent dans l’entreprise pour analyser ce qui se fait et donnent ensuite des conseils pour améliorer l’efficacité pour tendre vers cette certification.

« Cette action, comme d’autres destinées à consolider l’engagement environnemental, coûte de l’argent. Mais c’est un investissement pour le long terme. Autrement dit, les coûts à court terme s’avèreront payants à l’avenir.

« Je veux encore souligner que dans une entreprise, chaque employé peut faire sa part. À tous les niveaux il faut encourager à parler d’environnement et à sensibiliser à la cause. Car c’est nécessaire de prendre le tournant environnemental. »