La Liberté, édition en ligne

UNE FAMILLE QUI RÉCHAUFFE LES COEURS ET LES PIEDS

HUGO BEAUCAMP [email protected]

Depuis 2019, le petit Oliver Brown, en 6e année dans une école d’immersion, met la main à la pâte pour aider ses parents, Robyn Brown et Graham Brown à collecter des paires de bottes neuves, ou de seconde main qu’ils distribuent ensuite aux gens qui en ont besoin. Sans oublier la petite dernière Élodie, l’initiative familiale Warm Boots, Warm Hearts, n’a pas de soucis à se faire quant à savoir qui prendra la relève.

Avec l’initiative Warm boots, Warm Hearts, la famille Brown aide ceux qui ont besoin de garder leurs pieds au chaud pendant l’hiver. La collecte de bottes, débutée le 1er novembre s’achèvera à la mi-décembre, juste avant les Fêtes.

Depuis 2019 maintenant, Robyn Brown et sa famille mâchent le travail du Père Noël. De novembre à décembre, la mère de famille récolte des paires de bottes, avec pour but de les distribuer aux enfants, mais plus largement, aux gens qui en font la demande (1).

Robyn Brown se souvient : « J’ai travaillé dans un centre de ressources pour familles au sein d’une école pendant quelques années. À ce moment-là, nous aidions les familles des élèves qui avaient besoin de vêtements et j’ai réalisé qu’en particulier les bottes étaient assez difficiles à trouver. »

C’est ainsi que germe l’idée de Warm Boots, Warm Hearts. « Un jour, j’ai posté un message sur mon Facebook personnel pour trouver une paire pour l’un des enfants de notre école et j’ai commencé à recevoir un tas de message dont certains qui disaient : Je n’en ai pas de cette taille, mais celles-ci peuvent peut-être servir. Les gens étaient prêts à donner.

« Je sais qu’il y a des enfants ailleurs dans Winnipeg qui ont besoin de bottes aussi, alors j’ai lancé l’idée à mon mari, Graham Brown : Pourquoi ne pas toutes les récolter et les distribuer à ceux qui en ont besoin? »

Les petites bottes commencent alors à s’empiler dans le garage des Brown. D’ailleurs, c’est toujours là qu’elles attendent leur prochain propriétaire. Mais aujourd’hui, il y en a de toutes les tailles.

Après la première année, Robyn et Graham Brown n’avaient pas nécessairement prévu de continuer, mais « l’année suivante la pandémie a frappé, » raconte-t-elle, « beaucoup de personnes ont perdu leur travail, pour d’autres les revenus étaient plus minces. On a voulu aider de nouveau. » C’est alors un peu par la force des choses, mais surtout par altruisme que l’opération se poursuit depuis quatre ans.

Entre ses débuts et aujourd’hui, c’est près de 500 paires de bottes que les Brown ont distribuées, soit environ 125 paires par an. Un chiffre impressionnant. « Passer la barre des 500, c’est une étape importante pour nous. Nous faisons cette action ensemble, avec mes deux enfants et mon mari. On aime penser que si on peut aider 500 personnes, c’est la preuve que même tout le monde peut faire la différence. »

Même si la petite dernière Élodie, avec ses « presque deux ans », est à peu près aussi haute qu’une botte de taille 15, « elle nous aide à sa manière! », lance sa mère en souriant.

Quant à Oliver, l’aîné âgé de 11 ans, élève en 6e année dans une école d’immersion, il lance dans un français impeccable : « J’adore aider mes parents. »

Warm boots, Warm Hearts, c’est une machine bien rôdée, tout le monde joue son rôle comme l’explique Robyn Brown : « Oliver range, s’occupe de renseigner les tailles et parfois il tire le chariot de bottes. Mon mari s’occupe des livraisons et des ramassages, quant à moi, je coordonne toute l’affaire. »

Et si les parents Brown se réjouissent de voir leurs enfants s’investir, ce n’est pas pour rien, comme le dit fièrement leur maman : « On espère qu’ils grandiront avec le goût d’aider les autres et qu’ils réaliseront que parfois, une simple paire de souliers peut être d’une grande aide.

« Il y a en tout 9 points de collecte éparpillés dans Winnipeg, si quelqu’un veut donner, je les redirige vers le point de collecte le plus proche de chez eux (2). S’ils ne peuvent pas s’y rendre, alors on va jusqu’à eux », Robyn Brown continue, « on ramène ensuite la paire à la maison, on la nettoie si besoin, on remplace parfois les lacets, avant de les redistribuer. » Des bottes devenues trop petites, qui prennent la poussière ou alors parfaitement neuves, dans le garage de ces Winnipégois, il y en a de toutes les sortes. « On récupère avec plaisir les bottes de seconde main, on demande simplement aux gens de s’assurer qu’elles ne soient pas trouées et que les semelles ne soient pas trop usées. »

Dans l’objectif de parvenir à terminer les distributions avant les vacances de Noël, la collecte se terminera à la mi-décembre.

Aussi, pour ceux qui ont besoin de souliers, il suffit de se manifester auprès de Robyn Brown par courriel, ou sur les réseaux sociaux. « Je ne pose aucune question, si on me demande une paire de bottes, je pars du principe qu’ils en ont vraiment besoin. Les gens ont parfois beaucoup de mal à demander de l’aide, mais nous ne sommes pas là pour juger. »

Finalement, même si l’aventure Warm Boots, Warm Hearts est révélatrice d’un réel besoin au sein de la population winnipégoise, elle démontre aussi que les bonnes causes rassemblent. C’est en tout cas la conclusion qu’en tire les Brown : « C’est bon de voir autant de gens avec un grand coeur et qui souhaitent aider. »

(1) Pour contacter Warm Boots, Warm Hearts : [email protected]

(2) Pour les points de collecte, rendez-vous sur la page Instagram : @warmbootswpg

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2022-11-23T08:00:00.0000000Z

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